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DOSSIER DE PRESSE
Ramayana de Valmiki
illustré par les miniatures indiennes du XVIe au XIXe siècle
commentées par Amina Taha Hussein-Okada Diane de Selliers, Éditeur
15 septembre 2011
Communiqué de presse Annexes
Fiche technique Le Ramayana de Valmiki Iconographie du Ramayana La participation d’éminents spécialistes Le Ramayana dans la culture indienne Actualité culturelle de l’Inde en France
Diane de Selliers, Éditeur Relations publiques – Médias 20, rue d’Anjou – 75008 Paris
Tél. : 01 42 68 09 00 Courriel : [email protected] et Web : www.editionsdianedeselliers.com

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Considéré depuis toujours comme un texte sacré dont les valeurs s’adressent à tous les hommes, chefd’œuvre de la littérature indienne, le Ramayana de Valmiki illustré par les miniatures indiennes du XVIe au XIXe siècle est le vingtième titre de la collection « Les grands textes de la littérature illustrés par les grands peintres » proposée par Diane de Selliers.
Cet ouvrage rassemble pour la première fois l’intégralité de l’épopée du Ramayana – composée de quarante-huit mille vers répartis sur sept chants – et près de sept cents miniatures indiennes sélectionnées parmi plus de cinq mille œuvres identifiées. L’ensemble forme un voyage éblouissant au cœur de l’art indien, dans un monde onirique plein de couleurs, de délicatesse et de poésie.
Épopée fondatrice, le Ramayana raconte la vie exemplaire du prince Rama. Contraint par son père à l’exil, Rama quitte sa ville natale pour mener une vie d’ascète dans la forêt, accompagné de son épouse Sita et de son frère Laksmana. Lorsque Ravana, le roi des démons, enlève Sita et l’emmène sur l’île de Lanka, une guerre sanglante éclate, opposant les troupes du redoutable Ravana à l’armée des singes, fidèles alliés de Rama. Le prince sort vainqueur de cet effroyable combat et retrouve son royaume où il est accueilli avec ferveur.
La profonde sagesse de Rama, sa grandeur d’âme et son adresse prodigieuse font de lui un héros légendaire pour les hindous non seulement en Inde, mais aussi dans toute l’Asie du Sud-Est. Avatara du dieu Visnu, doué de toutes les qualités et pourvu des plus hautes vertus, il est l’incarnation du dharma et le protecteur du monde des vivants.
Transmis par la tradition orale, le Ramayana a fait l’objet de plusieurs versions écrites au cours des siècles. La plus célèbre est celle que l’on attribue à Valmiki, rédigée en sanscrit aux environs de notre ère. Dans son récit, Valmiki ne se présente pas comme celui qui raconte, mais comme celui qui écoute, poursuivant ainsi la tradition orale de l’épopée.
C’est à la fin du XVIe siècle que l’empereur moghol Akbar décide de faire traduire le Ramayana du sanscrit en persan afin de favoriser la compréhension et la tolérance mutuelles entre hindous et musulmans. En 1588, il le fait magnifiquement illustrer par cent-soixante-seize miniatures dans un premier manuscrit moghol. Ensuite pendant près de trois cents ans, des milliers de miniatures indiennes sont créées dans les royaumes rajputs du Rajasthan, les collines du Punjab, les sultanats du Deccan, dans le centre et le Sud de l’Inde.
Diane de Selliers est une chasseuse de trésors. Il a fallu en effet dix années de recherches pour que Diane de Selliers et son équipe identifient à travers le monde près de cinq mille miniatures illustrant le Ramayana. Parmi celles-ci six cent soixante viennent illustrer cette édition. Cet éblouissant florilège est constitué d’œuvres majeures conservées dans les musées en Inde, en Europe, aux États-Unis, au Qatar, au Pakistan, en Australie et au Canada. Il comprend aussi de très nombreux trésors conservés dans le secret des collections privées.
Une campagne photographique sans précédent a été menée en Inde et dans le monde pour dévoiler ces richesses de l’art indien.
Amina Taha Hussein-Okada, conservateur en chef au musée des Arts asiatiques Guimet, en charge des arts de l’Inde, assure la direction scientifique de cette édition. Elle est l’auteur de six cents commentaires sur les miniatures qui offrent au lecteur une meilleure compréhension de la peinture, de la culture, de la religion, des traditions et des rites indiens. Sa remarquable introduction sur l’illustration du Ramayana
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dans l’histoire de l’art présente les manuscrits du Ramayana les plus importants et les différentes écoles de peinture du XVIe au XIXe siècle. La préface émouvante de B. N. Goswamy, professeur émérite en histoire de l’art à l’université du Punjab, à Chandigarh, spécialiste de l’école de peinture Pahari, dévoile la place fondamentale du Ramayana dans la civilisation et la culture indiennes. En évoquant sa propre relation au texte sacré, il nous montre qu’aujourd’hui encore le Ramayana est un compagnon et un guide de chaque instant. Présenté dans un magnifique coffret illustré, le Ramayana de Valmiki illustré par les miniatures indiennes du XVIe au XIXe siècle se déploie en sept volumes recouverts d’une toile floquée dessinée par le créateur Franz Potisek à partir de motifs moghols extraits des illustrations de l’ouvrage. Ce livre est une véritable œuvre d’art et une édition hors du commun au tirage limité et numéroté de 1 à 3000. Chaque coffret sera vendu avec un sac en taffetas rouge, cousu sur mesure. Outre son utilité pratique et son aspect esthétique, le choix de ce sac correspond avant tout à une démarche symbolique. Il s’inscrit dans la tradition bouddhiste et hindouiste voulant que les textes sacrés soient enveloppés dans du tissu. De plus, le rouge a une importance particulière dans la culture indienne : couleur emblématique des empereurs moghols, elle est également la couleur du mariage et de la guerre, et rend ainsi hommage à la caste de guerrier de Rama et à son amour pour Sita. « Depuis mon premier voyage en Inde, je marche sur les pas de Rama, plongée dans la lecture de l’épopée et à la recherche de miniatures, retrouvant l’essence de ce texte et ses principes éternels. En effet, comment ne pas se laisser emporter, ne pas se laisser séduire par l’esprit du Ramayana et les paroles de Rama : “la vie s’écoulant sans retour comme un fleuve, chacun doit s’employer à être heureux ; les êtres, dit-on, ont accès au bonheur.” » Diane de Selliers Pour tous les voyageurs qui souhaitent découvrir l’Inde, le Ramayana est une merveilleuse introduction à la culture, aux croyances, aux traditions et aux rites indiens.
Sélection des miniatures en ligne sur http://presse.dianedeselliers.com
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ANNEXES
Fiche technique Le Ramayana de Valmiki
La geste de Rama Rama, parfait héros Florilège de citations du Ramayana « Le premier poème » : la version de Valmiki Le culte de Rama Quelques illustres lecteurs du Ramayana en France
Iconographie du Ramayana
Un éclairage inédit sur les miniatures indiennes du Ramayana Les miniatures de l’ère moghole Les styles régionaux
Diane de Selliers sur la trace des manuscrits illustrés Lieux de conservation des œuvres reproduites
La participation d’éminents spécialistes
Traduction de Madeleine Biardeau et Marie-Claude Porcher Direction scientifique, introduction et commentaires d’Amina Taha Hussein-Okada
Préface du professeur B. N. Goswamy
Le Ramayana dans la culture indienne
Postérité littéraire en Inde et en Asie Aujourd’hui en Inde, entre tradition et modernité
Actualité culturelle de l’Inde en France
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Fiche technique

TITRE DESCRIPTION INTRODUCTION ET COMMENTAIRES PRÉFACE TRADUCTION ILLUSTRATIONS PRÉSENTATION
LE LIVRE
DATE DE PARUTION PRIX

Ramayana de Valmiki illustré par les miniatures indiennes du XVIe au XIXe siècle
L’intégralité de l’épopée sacrée de l’Inde, éclairée par 660 miniatures commentées qui accompagnent la narration.
Amina Taha Hussein-Okada, conservateur en chef au musée des Arts asiatiques Guimet en charge des arts de l’Inde, offre un commentaire à chaque miniature et signe l’introduction « Le Ramayana dans la peinture indienne (XVIe-XIXe siècle) ».
« Plus qu’une épopée », de B. N. Goswamy, historien de l’art et professeur émérite de l’université de Punjab à Chandigarh.
Réalisée sous la direction de Madeleine Biardeau et Marie-Claude Porcher, cette traduction est parue pour la première fois à la « Bibliothèque de la Pléiade » (Gallimard, 1999).
660 miniatures du XVIe au XIXe siècle issues de musées, bibliothèques, galeries d’art, salles de ventes et collections privées, en Inde, aux États-Unis, en Europe, mais également au Canada, en Australie, au Qatar et au Pakistan.
1 480 pages en sept volumes et un livret. Chaque volume contient un des sept chants du Ramayana. Le livret d’accompagnement à la lecture de 144 pages (réalisé sous la direction de Madeleine Biardeau et tiré de la « Bibliothèque de la Pléiade ») comprend une introduction de Madeleine Biardeau, des jalons chronologiques, une table de prononciation des mots sanscrits, des notices et des notes sur le texte, un répertoire et une table générale des chants et des chapitres.
Format 29 X 27 cm, sur papier Arctic The Volume 150 g, sous coffret illustré. Reliure en toile floquée spécialement dessinée par le créateur Franz Potisek à partir des manuscrits moghols du Ramayana, titres aux fers dorés.
15 septembre 2011.
850 € jusqu’au 31 janvier 2012, 940 € ensuite.

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Le Ramayana de Valmiki
La geste de Rama
« L'ascète Valmiki interrogea Narada, ce sage éminent voué aux austérités et à la récitation des Veda, cet excellent connaisseur de la parole : “Qui donc est à présent en ce monde vertueux et vaillant, connaît le dharma et reconnaît les bienfaits, dit la vérité, est ferme dans ses observances, a une conduite pure et fait le bien de toutes les créatures, est à la fois savant et capable, paraît toujours d’humeur agréable, est maître de lui, a dominé sa colère, est resplendissant et n’éprouve pas d’envie, effraie les dieux eux-mêmes en combattant furieusement ?” » (Chant I, chapitre premier)
Ainsi commence le Ramayana, littéralement « la longue marche de Rama » ou « la geste de Rama », qui nous raconte l’histoire de ce prince aux innombrables qualités. Le Ramayana est, avec le Mahabharata, un texte fondateur rédigé en sanscrit aux alentours de l’ère chrétienne (vers 100 av. J.-C.) et le chefd’œuvre de la littérature indienne.
Tout commence quand le dieu Visnu s’incarne en Rama pour triompher du démon Ravana qui, par la force de son ascèse, était devenu invulnérable aux dieux. Témoignant de sa valeur dès sa prime jeunesse, Rama réussit à bander l’arc de Siva et en récompense épouse Sita, fille du roi Janaka. Alors que ce prince héroïque s’apprête à devenir roi, son père, contraint par l’une de ses épouses, le bannit. Respectueux de son devoir, Rama quitte le royaume d’Ayodhya pour un exil de quatorze années dans la forêt, accompagné de son frère Laksmana et de son épouse Sita.
Leur vie paisible d’ascètes dans la forêt est interrompue lorsque le roi des démons Ravana enlève Sita et l’enferme dans son palais, sur l’île de Lanka. Rama et Laksmana se mettent à sa recherche, aidés dans leur périple par le peuple des singes. Parti explorer le Sud, le vaillant Hanuman fait un bond prodigieux par-dessus l’océan pour rejoindre Lanka où il retrouve Sita, enfermée dans un jardin planté d’asoka. L’armée des singes se met en route à la suite d’Hanuman et, pour traverser l’océan, construit une immense digue. S’engage alors une guerre titanesque entre l’armée des singes et des ours, conduite par Rama, et l’armée des maléfiques raksasa, conduite par Ravana.
À l’issue du combat, Rama tue Ravana et délivre Sita qui, pour lui prouver sa fidélité, se soumet à l’ordalie du feu et en ressort vivante. Toutefois, devenu roi d’Ayodhya, Rama prête foi aux accusations portées par ces concitoyens contre Sita et la répudie. Recueillie dans la forêt par le sage Valmiki, elle met au monde les jumeaux Lava et Kusa, fils de Rama. Plus tard, elle refuse de rejoindre son époux et retourne à la terre qui l’a mise au monde. Après dix mille ans de règne, Rama monte au ciel sous sa forme divine de Visnu, suivi dans la mort par tous ses proches et sujets. Seul demeure Hanuman qui, selon certains, vit encore dans l’Himalaya, fidèle à sa mission de chanter les louanges de Rama.
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Rama, parfait héros
« Comme il avait reçu la bénédiction de sa mère Kausalya, et qu’il l’avait saluée, Rama partait pour la forêt : il prenait le chemin du plus haut devoir. Illuminant la voie royale, couverte de monde, le prince semblait, par son excellence, baratter le cœur de tous. » (Chant II, chapitre XXVI)
Septième avatara du dieu Visnu, Rama est le seul à pouvoir délivrer le monde de Ravana, le roi des démons. À ce titre, il incarne les vertus les plus nobles et respecte parfaitement le dharma, l’ensemble des lois qui assurent l’ordre cosmique, social et moral. Fidèle à son devoir en toute circonstance, Rama rappelle à tous les valeurs de courage, de patience, de loyauté et d’amour qui guident les hommes dans la conduite de leur vie.
« Il est profond comme l’océan, ferme comme l’Himalaya, héroïque comme Visnu, beau comme la lune, terrible dans sa colère comme le brasier de la fin des temps, patient comme la Terre, généreux comme le Dispensateur des richesses, juste comme un autre Dharma. » (Chant I, chapitre premier)
Animé par les préceptes religieux des Veda, d’où sont issus le brahmanisme et l’hindouisme, Rama demeure un modèle de droiture et de bonté pour des millions d’Indiens. Difficile en effet de rester insensible à ses paroles :
« La vie s’écoulant comme un fleuve, chacun doit s’employer à être heureux ; les êtres, dit-on, ont accès au bonheur. » (Chant II, chapitre CV)
Florilège de citations du Ramayana
« Tant qu’il y aura sur terre des montagnes et des rivières, l’histoire du Ramayana circulera dans les mondes. Et, tant que le récit que tu auras fait circulera, tu séjourneras dans mes mondes supérieurs ou inférieurs. » (Chant I, chapitre II)
« Il est issu de la dynastie d’Iksvaku et s’appelle Rama ; il est renommé dans le monde entier. Il est maître de lui et déborde de vaillance ; il est resplendissant, ferme et déterminé. Il est avisé, versé dans la science de la conduite royale, éloquent et rayonnant de splendeur. Il triomphe de ses ennemis. » (Chant I, chapitre premier)
« Peu importe ascétisme, forêt ou ciel, pourvu que ce soit avec toi. Je te suivrai sur le chemin sans en être épuisée, comme sur des lits de plaisir. » (Sita à Rama, Chant II, chapitre xxx)
« […] le raksasa à l’âme perverse, que le désir égarait, s’approcha de Sita et s’empara d’elle comme Budha au firmament s’empare de Rohini. De sa main gauche, il empoigna par les cheveux Sita aux yeux de lotus, tandis que de la droite, il la prenait aux cuisses. » (Enlèvement de Sita par Ravana, Chant III, chapitre XLIX)
« Qu’elle est belle la Pampa aux eaux nacrées et limpides, avec ses lotus épanouis et ses arbres variés qui ajoutent encore à sa beauté ! […] Vois, Laksmana, la beauté de ces bois épanouis qui répandent des pluies de fleurs, comme les nuages leurs ondées. […] Ce printemps, Saumitri, avec
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ses concerts d’oiseaux, avive mon chagrin d’être séparé de Sita. Dans la tristesse qui m’accable, l’amour m’est un tourment, les cris joyeux des coucous une provocation. Cette petite poule d’eau qui chante gaiement dans une cascade de la forêt me fera sécher d’amour, Laksmana. » (Rama à Laksmana, Chant IV, chapitre premier)
« Ce Vent, ami du Feu mangeur d’offrandes, qui brise les sommets des montagnes, ce puissant et incommensurable Vayu dont l’espace est le domaine, ce Maruta à l’élan et à la course rapides, je suis son fils et son égal dans les bonds. Je peux, sans ralentir, faire mille fois le tour du mont Meru, ce colosse qui semble rayer le ciel. […] Depuis le moment où il se lève, brillant, couronné de rayons, et avant qu’il se couche, je peux même suivre le soleil et, sans avoir touché terre, repartir au même formidable élan, taureaux des singes. » (Hanuman, Chant IV, chapitre LXVII)
« C’est là qu’Hanuman aperçut, au milieu d’un groupe de raksasi, une jeune femme au vêtement souillé, émaciée par le jeûne, triste, qui ne cessait de soupirer. […] Avec son visage brillant comme la lune en son plein, ses sourcils bien dessinés, ses seins aux formes charmantes, par son éclat cette divine femme dissipait les ténèbres qui l’entouraient. Sita à la gorge sombre, aux lèvres comme un fruit rouge, à la taille délicate, au port majestueux, aux yeux comme des pétales de lotus était à l’image de Rati, la bien aimée de Kama, chérie par la terre entière, rayonnante comme la pleine lune. » (Hanuman découvre Sita captive de Ravana au bois d’asoka, Chant V, chapitre XV)
« Le soleil est au zénith et atteint en ce moment l’heure de la victoire. Quant au démoniaque ravisseur de Sita, où ira-t-il pour sauver sa vie ? En apprenant mon offensive, Sita renaîtra à l’espoir comme un malade à la dernière extrémité pour avoir bu un poison et qui goûte au nectar d’immortalité. » (Rama s’apprête à combattre l’armée de Ravana, Chant VI, chapitre IV)
« Alors Rama […] saisit une flèche embrasée qui sifflait comme un serpent-démon et que lui avait jadis donnée Agastya, le puissant et bienheureux rsi ; ce présent de Brahma, cette flèche immense, ne manquait jamais son but dans les combats. […] Au comble de la fureur, il banda son arc à l’extrême, et en suprême effort décocha contre Ravana cette flèche destructrice des organes vitaux. Irrésistible comme la foudre, lancé par ce bras foudroyant, inéluctable comme le destin, le dard s’abattit sur la poitrine de Ravana. » (Rama triomphe de Ravana, Chant VI, chapitre CVIII)
« Tigre des hommes, en succombant ainsi à ta colère, tu relègues la condition de la femme au même rang que le ferait un homme vulgaire. Mon nom me vient de Janaka, mais non ma vie qui me vient du sein de la Terre, et tu ne rends pas hommage à ma vertueuse nature, toi qui la connais pourtant bien ! […] De même que jamais mon cœur ne s’est détaché de Raghava, que, de même, le Feu, témoin de l’univers, m’accorde son entière protection. » (Sita demande l’ordalie pour prouver sa vertu, Chant VI, chapitre CXVI)
« Pareille au soleil de l’aurore, parée d’or fin et vêtue de rouge, la jeune femme aux noirs cheveux bouclés, chargée de fraîches guirlandes, l’irréprochable Vaidehi ainsi parée fut remise à Rama par le Feu qui la serrait contre lui. » (Le Feu remet Sita à Rama, Chant VI, chapitre CXVIII)
« Dans leurs séjours célestes, les dieux avec les gandharva, les siddha et les rsi suprêmes écoutent toujours avec plaisir ce poème de la geste de Rāma. Le sage doit s’appliquer à faire réciter dans les rites ancestraux ce poème digne des Veda, dont l’audition assure une longue vie, un heureux destin, et efface les péchés. » (Chant VII, chapitre CXI)
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« Le premier poème » : la version de Valmiki
Longtemps transmis par la tradition orale, le Ramayana a fait l’objet de plusieurs versions écrites au cours des siècles. La plus célèbre est celle que l’on attribue à Valmiki, rédigée en sanscrit aux environs de notre ère. Dans son récit, Valmiki ne se présente pas comme celui qui raconte, mais comme celui qui écoute, poursuivant ainsi la tradition de la transmission orale. Destiné à être tour à tour parlé et chanté, rédigé en sanscrit dans une langue très raffinée, le Ramayana est l’adikavya, « le premier poème ». Réparti en sept livres, il comporte vingt-quatre mille slokas ou distiques.
De naissance modeste, Valmiki aurait vécu à Ayodhya, dans le royaume même de Rama. Selon la légende, Valmiki regardait avec bonheur deux courlis amoureux s’ébattre joyeusement quand le mâle fut soudain transpercé par une flèche. Bouleversé, Valmiki s’apprêtait à lancer une malédiction contre le chasseur, mais de sa bouche sortirent des vers admirables. Alors le dieu Brahma lui apparut et l’invita à écrire l’histoire de Rama dans le même style versifié. Lorsqu’il eut achevé son œuvre, Valmiki, tel Rama dans son exil, se retira dans la forêt et y mena une vie d’ascète. Absorbé dans une profonde méditation, une fourmilière (valmika) vint recouvrir son corps immobile, ce qui lui valut le nom de Valmiki, « Fils de la fourmilière ».
Le culte de Rama
L’origine divine du texte, que Valmiki aurait rédigé à la demande de Brahma, renforce la dimension religieuse du Ramayana, qui met en avant les liens entre les divinités et les hommes. Avec le Mahabaratha, le Ramayana forme d’ailleurs une « charte » du brahmanisme, d’où est issu l’hindouisme.
Le Ramayana exalte le dharma, valeur séculaire et universelle. Le mot sanscrit dharma désigne l’ensemble des lois et qualités nécessaires au maintien de l’équilibre du monde.
Voyant l’équilibre du dharma menacé, les dieux supplièrent Visnu de les débarrasser des démons. Mais le chef des démons, Ravana, ne pouvait être tué que par un homme. Aussi Visnu s’incarna-t-il dans Rama, son septième avatara.
Quoique Rama, rattaché à la lignée du soleil, ait peut-être été le héros d’un mythe indo-européen, sa divinisation ne s’est opérée que par étapes. Les chants II à VI du Ramayana de Valmiki le montrent surtout comme un héros aussi bien par son ascétisme que par ses valeurs guerrières. Ce sont les chants I et VII, vraisemblablement rédigés postérieurement, qui élèvent Rama au rang de demi-dieu en sa qualité d’avatara de Visnu. Le culte de Rama comme dieu vénéré s’organise bien après.
Au XVe siècle apparaît la secte des Ramandis, première secte exclusivement ramaïte à voir en Rama le dieu absolu. Elle donnera naissance à de nombreuses autres sectes qui, loin de rejeter l’apport traditionnel de l’hindouisme ou d’en constituer un émiettement, expriment en réalité un renouveau du sentiment religieux. La secte ramaïte la plus fervente est sans doute celle des Ramnamis, ces « tatoués de Dieu » qui portent le nom de Rama marqué mille et une fois sur le corps. De nos jours, leurs tatouages tendent toutefois à se faire plus discrets.
La geste de Rama a profondément marqué les esprits, du Nord au Sud de l’Inde et jusqu’en Asie du Sud-Est. Aujourd’hui, les conteurs la chantent toujours sur les rives du Gange. Les brahmanes la récitent au cours de cérémonies religieuses et les fêtes majeures de Dussehra et Diwali célèbrent respectivement la victoire de Rama sur Ravana et, vingt jours après, le retour du héros à Ayodhya.
Comme le raconte B. N. Goswamy dans sa préface, les hauts fait de Rama sont encore transmis dans les foyers indiens, mais trouvent aussi leur place au coin des rues ou autour des temples, où ils sont récités, chantés, dansés ou présentés au public dans ces spectacles de marionnettes très populaires. Dans les villages, les théâtres du Ram-lila célèbrent l’histoire de Rama.
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